27-Vénus et Vulcain...non, Saturne: Tableaux!
Salut les ami(e)s!
Il s'agit bien de la rencontre Vénus-Saturne de fin juin, début juillet.
Un croa avec plus de nuages qu'autre chose...
Seulement maintenant le croa? Ben oui, c'est comme ça.
Vendredi 29 juin
Le rapprochement se précise: le couple est séparé de moins de 2°.
Dimanche, l'écart ne serait plus que de 0,7°. Après les occultations de Saturne et de Vénus, après l 'éclipse de Lune et maintenant la rencontre, cette année regorge de shows célestes accessibles à l'astram citadin.
Une météo capricieuse, automnale même, a fortement perturbé l'observation de ce rendez-vous...mais quel spectacle! Des jeux de lumière, des illusions d'optique, des tableaux à ciel ouvert.
Avec Fikke (le type sur la photo de l'éclipse) un ami féru de dessin et peinture, nous avons passé une soirée où la combinaison de la beauté naturelle et citadine nous a encore une fois émerveillés.
Le Soleil commençait à se coucher, lové entre d'épaisses couvertures nuageuses.
Quelques ouvertures et la magie de la lumière opère, accès gratuit à une exposition de plus belles, une exposition bougeante, vivante!
A l'Est, la ville. Les cages béton acier verre sont embrasées par les reflets venant du couchant. Un orange vif et aveuglant, en contraste avec un horizon d'un gris, sombre à faire peur le plus brave des parapluies.
Dans le ciel, des nuages défilaient à toute allure, chassés par la brise du Sud-Ouest. Leur blancheur initiale prenait la teinte mandarine, parfois capucine, complément idéal avec l'azur du ciel.
Comme si les couleurs de la merveilleuse Albiréo étaient étalées à coups de pinceaux par Maître Eole.
Subjugué il était le copain! Il admirait aux jumelles l'offrande de ce spectacle à la beauté d'une allure si pure.
Comment traduire ses exclamations "Schitterend schitterend schitterend!" "Woaw!" "Geen schilder krijgt zoiets op canvas, onmogelijk! Te mooi...licht, kleur, licht!"?
Disons qu'il était aux anges, il en avait la chair de poule l'ami.
C'est vrai qu'il faisait assez frisquet malgré l'approche de juillet, on était loin de la douceur des nuits italiennes.
Retrait stratégique à l'intérieur donc, petite clope de satisfaction et retour sur le toit, cette fois avec une couche vestimentaire supplémentaire (qui n'empêchera pas d'avoir la chair de poule par la suite)
Enfin des éclaircies côté Ouest, enfin Vénus en vue!
Saturne se voit aussi à l'œil nu mais reste plus discrète.
Oculaire 28mm coulant 50,8 sur le 200/1000....Yes! Les deux en même temps!
Mais quelle distorsion au bord du champ. Déjà que pour mes bal(l)ades cela ne me remplis pas de joie, en planétaire c'est imbuvable.
Pas grave, demain ce sera mieux et dimanche, là, elle seront bien au milieu du champ.
Je passe donc à plus fort grossissement et il faut dès lors alterner entre les deux.
J'avais déjà évoqué l'aspect "boule" de Vénus vue au crépuscule.
Saturne donne moins cette impression, mais elle se rattrape largement grâce à son charme. Discrète dans la clarté du jour encore présente, elle laisse deviner ses formes. Au fur et à mesure que le crépuscule avance, le voile la rendant diaphane se retire...et elle se présente telle qu'elle est, mag(nif)ique entourée de ses anneaux, envoûtante, séductrice.
Encore des "schitterend!" de Fikke qui s'en sort bien avec le dob, je le laisse s'amuser le peu de temps qu'elles sont encore visibles.
Des bourdes et des lourdes!
Il ne faut pas spécialement une équatoriale et misenstationner sur dene...euh, je veux dire, même à l'œil nu, il y a moyen de donner de magistrales démonstrations qu'on peut se planter profond.
Pendant que Fikke s'en mettait plein les mirettes, je scrutais l'arrivée de la Lune. Elle devrait déjà être là là, la Lune...M'enfin? Où qu'elle est? Derrière un immeuble? Des cumulus blanc-gris-orange à un 15° au dessus de l'horizon, rien en dessous.
Je consulte les éphémérides...."Fikke? On est bien le 29 hein?"
Il répond par l'affirmative et me demande pourquoi. Je dis alors, la voix grave: "Quelque chose ne va pas: regarde, la Lune devrait être là là-bas là maintenant, las, je ne la vois pââââs."
Et l'autre: "Mais comment voudrais tu la voir? C'est bourré de nuages de pluie là à l'horizon!"
Làlàlàlàlèèèèèère eh oui, hum c'est vrai.
Les nuages qui donnaient un si joli contraste là tantôt tout-à-l'heure il y a pas longtemps....ben ils sont encore là.
Dans mon optimisme, je les avais pris pour des trouées dans le ciel nocturne.
Quelle naïveté!
Mais question bourde, ce qui va suivre...j'ai longtemps hésité à mettre cela ici, trop tard cependant, déjà évoqué dans je ne sais plus quel topic, faut bien rester honnête et avouer.
Cela reste entre nous hein? Pas déformer, amplifier et répéter n'est-ce pas?
Bon, j'y vais:
Vénus et son mythologique géniteur malgré lui avaient rejoint les écumes nuageuses de l'horizon. Fikke dessinait la Basilique de Koekelberg tandis que j'allumais une petite clope de résignation, faisant semblant de rien, le regard rêveur vers les cieux, pensant à cet instant que Fikke devait quand même jalouser mon érudition des choses célestes.
Tel le poète cherchant l'inspiration dans les volutes de ses expirations enfumées, l'esprit en voyage dans les nébuleuses si lointaines qu'évoquent les poussières soufflées, mon regard est soudainement happé par un point lumineux qui semble se déplacer de toute allure d'Est en Ouest.
"Fiiiiiiiiiiikke! Viiiiiiiite! Là, regarde! Là haut là non là en lui montrant ma trouvaille du doigt.
Ce point si lumineux là, la station ISS!!!!! Aucun doute, wouaaaaaaaaah!"
Puis, quelque part dans un synapse résiduel, il y a un court-circuit: "d'Est en Ouest? ISS? Pas possible, c'est le contraire non?"
Hop les jumelles.
Hein? Encore mieux?! Une formation triangulaire de trois satellites???!!!
Oufti! J'en avais déjà entendu parler mais jamais vu de mes propres yeux précieux ces trios de trucs d'espionnage high tech!
Je passe les jumelles à Fikke pendant quelques dixièmes de seconde, les lui reprends sauvagement et y retourne: formidâââââble! Un des trois, celui...(Jeff n'est pas là?)...celui en bas à gauche, il est double!
Fichtre de chez diantre, comment ce fait-ce? Des panneaux solaires largement déployés alors?
Quelle envergure!
N'en croyant pas mes yeux, je les décolle des oculaires et constate que par rapport à l'entourage, le point lumineux n'avait pas changé de place...
Rumination intense dans ce qu'il me reste de ce qu'on appelle la matière grise mais (j'en suis persuadé) plutôt couleur pastis...hum...connexion entre mes deux neurones opérationnels...: Véga!
Shame shame shame, shame on you!
C'est Suzan (Véga), avec en bas (pas là le Jeff?) à droite Catherine Zeta Lyrae Jones et en (toujours pas là Jeff, je peux y aller) en bas donc à gauche Espionne de la Lyre, Epsilon je veux dire.
Bon, à partir de maintenant, pour moi ce sera Espilon! Comme ça cette double double aura elle aussi son nom à la Patte.
Déconfituralisé jusqu'à fond du trognon, je repasse les jumelles à Fikke.
Ne trouvant pas immédiatement de quoi m'en sortir par une pirouette, hormis de me jeter du sixième étage (ce que je ne voulais pas faire parce que je ne m'avais pas encore brossé les dents ce soir) je lui propose une bonne petite bière.
Acceptée avec plaisir, ouf!
Après la petite pause, Ma'ame Lune est venue changer les idées.
Pas de changements question météo: le bas de l'horizon foncé couleur orgie de grenouilles, plus haut les cumulus en compétition pour celui qui représenterait au mieux la pollution lumineuse, jusqu'au moment où là, là-bas, sa Majesté la Lune s'est libérée de ses écharpes et vague nue au dessus de l'écume qu'elle inonde d'une caresse cristalline.
Plus forte que la pollution lumineuse, elle a redonné aux nuages un blanc plus blanc que blanc de chez éclatant.
Jupiter, plein Sud, sortait des limbes atmosphériques...une visite de courtoisie avant de ranger le matériel: cette fois, le vent du Sud-Ouest apportait de réelles menaces de pluie.
Trop tôt pour dormir, le frigo vide, nous sommes allés boire un verre dans le premier bistrot du quartier histoire de devenir un peu plus plein, comme la Lune du moins.
C'était amusant d'expliquer un peu de mécanique céleste avec des cartons de bière, des cendriers et de verres pour représenter le système solaire!
Samedi, 30
Pas grand chose à signaler...
Quoique: des zèbres qui éclairent le ciel! Euh, non, le contraire.
(scuzez, pas encore retapé des explications de la veille avec tous ces verres vides qu'il me fallait pour la démonstration. Encore heureux que je n'ai pas parlé de Céres, Pallas etc...)
Joli joli ces orages mais tintin pour l'astro.
Dimanche, 1
ZE déé off ze rendé vwou!
Drôle de temps sur Bruxelles.
Le vent du Sud-Ouest a faibli pendant l'après-midi, quelques éclaircies m'ont permis de décrocher Vénus aux jumelles.
Il passe au Sud et pousse lentement les nuages vers le Nord.
Prenant mon temps, j'essaye de concilier la collimation du dob à l'œilleton/ chessire/laser fabrication maison...pas encore au point ce bricolage.
Mais ça se dégage? Yes oui ja si da direction toit.
Quinze minutes plus tard retour en cata: ça pluvoie "sec".
Chaise chaise chaise!
(ça vient d'un mot allemand désignant une malodorante chose. En version plus chaste cela devient chaise. Si le problème est moins grave, on parle de "tabouret". Si au contraire le contre-temps est particulièrement embêtant, "transat" sera le mot approprié, voire "divan cinq places")
Allers-retours frénétiques toit-WA jusqu'à-ce que le risque de fauteuils pluvièsques me semblait assez réduit.
Matos réinstallé, on verra...
Le couple fait ses galipettes une trentaine de degrés aux dessus de l'horizon, en intimité derrière une épaisse couche nuageuse. Le bas de l'horizon est bouché aussi mais à mi-chemin, vers les 20°, se profile du SO vers le Nord une étroite fenêtre.
Ahaaaaaaa! 15° de trajectoire par heure suivant la course du Soleil: avec un peu de chance elles arriveront à temps dans la maigre zone avant que le store ne se ferme!
Que faire? Rester! Espérer!
L'angoisse de l'accouchement a été atténuée par une vue splendide.
Arrière-arrière-plan: le Soleil se couchant.
Arrière-plan: une horde de cumulus gorgitus, disons un horizon bien sombre avec des nuages chargés de grosses gouttes de flotte, comme celui du vendredi à l'Est.
Avant plan: un gentil cumulus tout blanc tout inoffensif du style d'en dire "C'est rien ça! Un cumulus, c'est rien du tout"...paroles de GG en tête.
Deux "doigts" se distinguent en haut du nuage.
Ils se détachent par leur blancheur du fond foncé. J'observe aux jumelles 10x50, l'image m'invoque les "pilliers de la création", la plus célèbre photo de Hubble.
Puis p'taing cong! L'arrière plan s'ouvre et les rayons de Soleil tapent en plein dans les colonnes.
Fabuleux, majestueux, un blanc, un éclat aveuglant, dégradé en orange apaisant.
Sublissime!
Après cela l'apparition ou non des vedettes du jour m'importait peu, j'avais déjà eu une si forte dose de beautés célestes.
A peine remis de mes émotions, je vois que mon intuition était bonne: oui oui oui, la trouée, Vénus, Saturne!
J'y plonge au 14mm, yihaaaaaaaaaa!
Voilà...là où le croa devrait en principe commencer, j'arrête et fait confiance à votre imagination pour rêver la suite.
Pour conclure: une météo pas très gaie...mais comment ne pas la pardonner, l'apprécier, la remercier?
Patte.
Il s'agit bien de la rencontre Vénus-Saturne de fin juin, début juillet.
Un croa avec plus de nuages qu'autre chose...
Seulement maintenant le croa? Ben oui, c'est comme ça.
Vendredi 29 juin
Le rapprochement se précise: le couple est séparé de moins de 2°.
Dimanche, l'écart ne serait plus que de 0,7°. Après les occultations de Saturne et de Vénus, après l 'éclipse de Lune et maintenant la rencontre, cette année regorge de shows célestes accessibles à l'astram citadin.
Une météo capricieuse, automnale même, a fortement perturbé l'observation de ce rendez-vous...mais quel spectacle! Des jeux de lumière, des illusions d'optique, des tableaux à ciel ouvert.
Avec Fikke (le type sur la photo de l'éclipse) un ami féru de dessin et peinture, nous avons passé une soirée où la combinaison de la beauté naturelle et citadine nous a encore une fois émerveillés.
Le Soleil commençait à se coucher, lové entre d'épaisses couvertures nuageuses.
Quelques ouvertures et la magie de la lumière opère, accès gratuit à une exposition de plus belles, une exposition bougeante, vivante!
A l'Est, la ville. Les cages béton acier verre sont embrasées par les reflets venant du couchant. Un orange vif et aveuglant, en contraste avec un horizon d'un gris, sombre à faire peur le plus brave des parapluies.
Dans le ciel, des nuages défilaient à toute allure, chassés par la brise du Sud-Ouest. Leur blancheur initiale prenait la teinte mandarine, parfois capucine, complément idéal avec l'azur du ciel.
Comme si les couleurs de la merveilleuse Albiréo étaient étalées à coups de pinceaux par Maître Eole.
Subjugué il était le copain! Il admirait aux jumelles l'offrande de ce spectacle à la beauté d'une allure si pure.
Comment traduire ses exclamations "Schitterend schitterend schitterend!" "Woaw!" "Geen schilder krijgt zoiets op canvas, onmogelijk! Te mooi...licht, kleur, licht!"?
Disons qu'il était aux anges, il en avait la chair de poule l'ami.
C'est vrai qu'il faisait assez frisquet malgré l'approche de juillet, on était loin de la douceur des nuits italiennes.
Retrait stratégique à l'intérieur donc, petite clope de satisfaction et retour sur le toit, cette fois avec une couche vestimentaire supplémentaire (qui n'empêchera pas d'avoir la chair de poule par la suite)
Enfin des éclaircies côté Ouest, enfin Vénus en vue!
Saturne se voit aussi à l'œil nu mais reste plus discrète.
Oculaire 28mm coulant 50,8 sur le 200/1000....Yes! Les deux en même temps!
Mais quelle distorsion au bord du champ. Déjà que pour mes bal(l)ades cela ne me remplis pas de joie, en planétaire c'est imbuvable.
Pas grave, demain ce sera mieux et dimanche, là, elle seront bien au milieu du champ.
Je passe donc à plus fort grossissement et il faut dès lors alterner entre les deux.
J'avais déjà évoqué l'aspect "boule" de Vénus vue au crépuscule.
Saturne donne moins cette impression, mais elle se rattrape largement grâce à son charme. Discrète dans la clarté du jour encore présente, elle laisse deviner ses formes. Au fur et à mesure que le crépuscule avance, le voile la rendant diaphane se retire...et elle se présente telle qu'elle est, mag(nif)ique entourée de ses anneaux, envoûtante, séductrice.
Encore des "schitterend!" de Fikke qui s'en sort bien avec le dob, je le laisse s'amuser le peu de temps qu'elles sont encore visibles.
Des bourdes et des lourdes!
Il ne faut pas spécialement une équatoriale et misenstationner sur dene...euh, je veux dire, même à l'œil nu, il y a moyen de donner de magistrales démonstrations qu'on peut se planter profond.
Pendant que Fikke s'en mettait plein les mirettes, je scrutais l'arrivée de la Lune. Elle devrait déjà être là là, la Lune...M'enfin? Où qu'elle est? Derrière un immeuble? Des cumulus blanc-gris-orange à un 15° au dessus de l'horizon, rien en dessous.
Je consulte les éphémérides...."Fikke? On est bien le 29 hein?"
Il répond par l'affirmative et me demande pourquoi. Je dis alors, la voix grave: "Quelque chose ne va pas: regarde, la Lune devrait être là là-bas là maintenant, las, je ne la vois pââââs."
Et l'autre: "Mais comment voudrais tu la voir? C'est bourré de nuages de pluie là à l'horizon!"
Làlàlàlàlèèèèèère eh oui, hum c'est vrai.
Les nuages qui donnaient un si joli contraste là tantôt tout-à-l'heure il y a pas longtemps....ben ils sont encore là.
Dans mon optimisme, je les avais pris pour des trouées dans le ciel nocturne.
Quelle naïveté!
Mais question bourde, ce qui va suivre...j'ai longtemps hésité à mettre cela ici, trop tard cependant, déjà évoqué dans je ne sais plus quel topic, faut bien rester honnête et avouer.
Cela reste entre nous hein? Pas déformer, amplifier et répéter n'est-ce pas?
Bon, j'y vais:
Vénus et son mythologique géniteur malgré lui avaient rejoint les écumes nuageuses de l'horizon. Fikke dessinait la Basilique de Koekelberg tandis que j'allumais une petite clope de résignation, faisant semblant de rien, le regard rêveur vers les cieux, pensant à cet instant que Fikke devait quand même jalouser mon érudition des choses célestes.
Tel le poète cherchant l'inspiration dans les volutes de ses expirations enfumées, l'esprit en voyage dans les nébuleuses si lointaines qu'évoquent les poussières soufflées, mon regard est soudainement happé par un point lumineux qui semble se déplacer de toute allure d'Est en Ouest.
"Fiiiiiiiiiiikke! Viiiiiiiite! Là, regarde! Là haut là non là en lui montrant ma trouvaille du doigt.
Ce point si lumineux là, la station ISS!!!!! Aucun doute, wouaaaaaaaaah!"
Puis, quelque part dans un synapse résiduel, il y a un court-circuit: "d'Est en Ouest? ISS? Pas possible, c'est le contraire non?"
Hop les jumelles.
Hein? Encore mieux?! Une formation triangulaire de trois satellites???!!!
Oufti! J'en avais déjà entendu parler mais jamais vu de mes propres yeux précieux ces trios de trucs d'espionnage high tech!
Je passe les jumelles à Fikke pendant quelques dixièmes de seconde, les lui reprends sauvagement et y retourne: formidâââââble! Un des trois, celui...(Jeff n'est pas là?)...celui en bas à gauche, il est double!
Fichtre de chez diantre, comment ce fait-ce? Des panneaux solaires largement déployés alors?
Quelle envergure!
N'en croyant pas mes yeux, je les décolle des oculaires et constate que par rapport à l'entourage, le point lumineux n'avait pas changé de place...
Rumination intense dans ce qu'il me reste de ce qu'on appelle la matière grise mais (j'en suis persuadé) plutôt couleur pastis...hum...connexion entre mes deux neurones opérationnels...: Véga!
Shame shame shame, shame on you!
C'est Suzan (Véga), avec en bas (pas là le Jeff?) à droite Catherine Zeta Lyrae Jones et en (toujours pas là Jeff, je peux y aller) en bas donc à gauche Espionne de la Lyre, Epsilon je veux dire.
Bon, à partir de maintenant, pour moi ce sera Espilon! Comme ça cette double double aura elle aussi son nom à la Patte.
Déconfituralisé jusqu'à fond du trognon, je repasse les jumelles à Fikke.
Ne trouvant pas immédiatement de quoi m'en sortir par une pirouette, hormis de me jeter du sixième étage (ce que je ne voulais pas faire parce que je ne m'avais pas encore brossé les dents ce soir) je lui propose une bonne petite bière.
Acceptée avec plaisir, ouf!
Après la petite pause, Ma'ame Lune est venue changer les idées.
Pas de changements question météo: le bas de l'horizon foncé couleur orgie de grenouilles, plus haut les cumulus en compétition pour celui qui représenterait au mieux la pollution lumineuse, jusqu'au moment où là, là-bas, sa Majesté la Lune s'est libérée de ses écharpes et vague nue au dessus de l'écume qu'elle inonde d'une caresse cristalline.
Plus forte que la pollution lumineuse, elle a redonné aux nuages un blanc plus blanc que blanc de chez éclatant.
Jupiter, plein Sud, sortait des limbes atmosphériques...une visite de courtoisie avant de ranger le matériel: cette fois, le vent du Sud-Ouest apportait de réelles menaces de pluie.
Trop tôt pour dormir, le frigo vide, nous sommes allés boire un verre dans le premier bistrot du quartier histoire de devenir un peu plus plein, comme la Lune du moins.
C'était amusant d'expliquer un peu de mécanique céleste avec des cartons de bière, des cendriers et de verres pour représenter le système solaire!
Samedi, 30
Pas grand chose à signaler...
Quoique: des zèbres qui éclairent le ciel! Euh, non, le contraire.
(scuzez, pas encore retapé des explications de la veille avec tous ces verres vides qu'il me fallait pour la démonstration. Encore heureux que je n'ai pas parlé de Céres, Pallas etc...)
Joli joli ces orages mais tintin pour l'astro.
Dimanche, 1
ZE déé off ze rendé vwou!
Drôle de temps sur Bruxelles.
Le vent du Sud-Ouest a faibli pendant l'après-midi, quelques éclaircies m'ont permis de décrocher Vénus aux jumelles.
Il passe au Sud et pousse lentement les nuages vers le Nord.
Prenant mon temps, j'essaye de concilier la collimation du dob à l'œilleton/ chessire/laser fabrication maison...pas encore au point ce bricolage.
Mais ça se dégage? Yes oui ja si da direction toit.
Quinze minutes plus tard retour en cata: ça pluvoie "sec".
Chaise chaise chaise!
(ça vient d'un mot allemand désignant une malodorante chose. En version plus chaste cela devient chaise. Si le problème est moins grave, on parle de "tabouret". Si au contraire le contre-temps est particulièrement embêtant, "transat" sera le mot approprié, voire "divan cinq places")
Allers-retours frénétiques toit-WA jusqu'à-ce que le risque de fauteuils pluvièsques me semblait assez réduit.
Matos réinstallé, on verra...
Le couple fait ses galipettes une trentaine de degrés aux dessus de l'horizon, en intimité derrière une épaisse couche nuageuse. Le bas de l'horizon est bouché aussi mais à mi-chemin, vers les 20°, se profile du SO vers le Nord une étroite fenêtre.
Ahaaaaaaa! 15° de trajectoire par heure suivant la course du Soleil: avec un peu de chance elles arriveront à temps dans la maigre zone avant que le store ne se ferme!
Que faire? Rester! Espérer!
L'angoisse de l'accouchement a été atténuée par une vue splendide.
Arrière-arrière-plan: le Soleil se couchant.
Arrière-plan: une horde de cumulus gorgitus, disons un horizon bien sombre avec des nuages chargés de grosses gouttes de flotte, comme celui du vendredi à l'Est.
Avant plan: un gentil cumulus tout blanc tout inoffensif du style d'en dire "C'est rien ça! Un cumulus, c'est rien du tout"...paroles de GG en tête.
Deux "doigts" se distinguent en haut du nuage.
Ils se détachent par leur blancheur du fond foncé. J'observe aux jumelles 10x50, l'image m'invoque les "pilliers de la création", la plus célèbre photo de Hubble.
Puis p'taing cong! L'arrière plan s'ouvre et les rayons de Soleil tapent en plein dans les colonnes.
Fabuleux, majestueux, un blanc, un éclat aveuglant, dégradé en orange apaisant.
Sublissime!
Après cela l'apparition ou non des vedettes du jour m'importait peu, j'avais déjà eu une si forte dose de beautés célestes.
A peine remis de mes émotions, je vois que mon intuition était bonne: oui oui oui, la trouée, Vénus, Saturne!
J'y plonge au 14mm, yihaaaaaaaaaa!
Voilà...là où le croa devrait en principe commencer, j'arrête et fait confiance à votre imagination pour rêver la suite.
Pour conclure: une météo pas très gaie...mais comment ne pas la pardonner, l'apprécier, la remercier?
Patte.