06-Croa accidenté
06/09/2005
CROA du 2-3 septembre 2005, La Marache
Samedi
Ciel fin d'été début d'automne, observation à la Marache avec le Cercle astronomique de Bruxelles, notre pilier Albert comme guide de la nuit.
Près de la morne pleine de Waterloo, ce lieu est relativement épargné de la pollution lumineuse. Disons que par rapport au ciel de Bruxelles c'est la nuit et le jour.
N'étant pas motorisé, Albert me propose un lift et, parlant de foot (non, je blague), nous roulons vers le lieu de RV. Cinquante mètres avant le parking, la cata: BLANG!
Accident qui n'a heureusement pas fait de blessés mais les dégats matériels sont considérables.
Finie la soirée pour Albert qui se voit contraint de repartir en dépanneuse.
Entre-temps des membres du CAB sont arrivés, la plupart pour la première fois.
Comme instruments il y avait le Nexstar GOTO 102mm d'Olivier, le gros bino 20x90 de votre narrateur, des jumelles bien sympas et légères et une petite dizaine de paires d'yeux.
Etant parmis les plus «*expérimentés*» (et les plus spectaculairement équipés, ahum), Olivier et moi nous sommes permis de prendre les «*nouveaux*» en main.
Première phase: repérage céleste. On commence par la bien connue Grande Ourse, de Mérak vers Dubhe, la distance prolongée de cinq fois aboutit sur la Polaire.
OK, on a les points cardinaux. Aux plus brillantes ensuite.
En suivant la courbure du manche on tombe sur Arcturus. Plus loin on tomberait sur Spica de la Vierge si l'horizon n'obstruait pas la vue. C'est le moment d'expliquer les changements des constellations suivant les saisons.
Fin d'été les trois belles sont encore haut dans le ciel, si on prolongerait la soirée jusqu'au petit matin, Orion viendrait nous annoncer la venue de l'automne.
On passe en revue les constellations de la Lyre, avec son parallélolélibipidédidogram...enfin, le losange là, près de Véga; le Cygne alias Croix du Nord, Deneb et Albiréo dans le sens de la Voie lactée et enfin l'Aigle et sa brillante Altaïr.
Olivier pointe au fur-et-à-mesure les curiosités des zones concernées. Le GOTO permet d'y aller fissa et d'assouvir la curiosité des participants. Important à noter c'est que personne n'est deçu de ce qu'il voit. Une petite tache grisâtre, la nébuleuse de la Lyre, loin des images en couleurs Hubblesques, captive l'attention. Débutants peut-être, mais avertis certainement. Accros astro prochainement? Qui sait déjà maintenant!
Changement d'azimut, direction Est, une tache floue de toute autre nature nous attend: la galaxie d'Andromède, si proche de nous malgré les deux millions d'années-lumière qui nous séparent, une voisine!
Une balade dans Cassiopée et Persée ensuite, le double amas et NGC 457, qui pour certains évoque un hibou, pour d'autres un extraterrestre, mais pour nous (j'ai insisté) une libellule. On évoque aussi Céphée, Pégase et la Baleine, pas oublier la mythologie!
Tentative en planétaire vite abandonnée, Mars se contorsionnait sous la turbulence.
Pas loin de la planète rouge une autre tache attire le regard: les parents et les sept soeurs, Atlas, Pléione, Alcyone, Electra... (la mémoire me fait défaut) J'apprends en passant que les voitures Subaru les ont comme sigle. Ah bon?! Voilà donc les Pléiades, un des plus beaux amas ouverts.
Mon gros bino a eu pas mal de succès là! Un Olivier admiratif, un Philippe étonné, une Dany conquise...
On remet ça demain? Non, «*tell me why I don't like mondays*»
On se quitte les étoiles en tête, sans pour autant être à la fête, on n'oublie pas la malchance qui a frappé Albert.
Dimanche
Seb, au courant de l'accident, propose un soirée astro à Albert, histoire de lui changer les idées. J'y suis convié aussi. Claudio, prévoyant des conditions météo pas top top a déclaré forfait.
Nous voilà à trois dans la voiture de Seb, bien remplie de matos: le 80ED de Seb, les gros binos d'Albert et moi plus les trépieds etc...
Le ciel était moins transparant que la veille, l'humidité et la pollution lumineuse rendaient la nuit légèrement blafarde. Trop pour faire de la photo (pauvre Seb) mais pas catastrophique tout-de-même, la Voie lactée était visible le long du Cygne.
On s'est offert une belle moisson d'étoiles doubles, dont la «*mini Albiréo*» du Dauphin, gamma ou le museau pour préciser.
Par étapes successives, Seb a grossi la double-double de la Lyre jusqu'à parfaite résolution. C'est la première fois que je les vois ainsi et pas comme des cacahuètes perpendiculaires. Quel piqué cette lunette, j'adore!
Seb évoque une double-double dont les quatre composantes ont toutes des couleurs différentes. Albert m'indique l'endroit (entre la Lyre et le Cygne) sur son Sky Atlas 2000.
J'essaie de localiser cette beauté potentielle...en vain.
Pensant devoir voir deux espèces d'Albiréo, je cherchais en conséquent. En fait son écart est comparable au epsilon de la Lyre et je «*perdais*» donc mon temps à la chercher aux jumelles.
Enfin façon de parler car cette région est tellement riche que je m'en suis mis plein les mirettes!
La soirée passe paisiblement, une petite pause papotage par ci par là, quelques comparaisons de vue lulu-bino, des moments où chacun se trouve seul avec son immense coin de ciel...
En fin de soirée, j'ai demandé à Albert de pointer ses fameuses quadruples colorées. Eh bien, notre arpenteur des cieux n'a pas trouvé ces timides joyeaux. Pas habitué au chercheur de Seb, fatigué d'une nuit blanche à cause de l'accident, en toute modestie il s'est avoué perdu dans cette partie du ciel qu'il a tellement fréquenté.
«*Ce sera pour une autre fois*», dit-il, «*elles ne vont pas disparaître de sitôt!*»
Samedi j'ai pu apprécier l'efficacité du GOTO d'Olivier.
Impressionnant ce bidule électronique qui «*sait*» plus qu'un arpenteur chevronné.
Idéal pour faire une visite guidée à travers les objets célestes pendant une soirée de démonstration (je ne dirai pas initiation, nuance)
Cependant ce n'est pas mon truc, ce moteur qui essaie d'imiter le ronronnement d'une dizaine de chats sans y parvenir, être tributaire d'une batterie de batteries...non, je préfère la découverte au goutte-à-goutte, comme pendant mes vacances, comme ce dimanche.
Un dimanche où j'ai pu apprécier des moments de silence.
Seb qui pointe manuellement son 80ED, Albert qui étudie une fraction du Sky Atlas, moi-même qui explore sans but précis.
Parfois on entend un «*ahum*» qui accompagne le froncement de sourcils de quelqu'un qui se perd dans son cheminement de «*saute-étoiles*»
Parfois un discret «*mmmmh*» qui accompagne un sourire de satisfaction quand on a enfin trouvé.
Parfois un plus décibéleux «*MMMHH*» quand par hasard on tombe sur une jolie surprise.
Un dimanche où j'ai réalisé pleinement qu'une vie entière ne suffit pas pour apprécier ne fût-ce que les merveilles qui nous surplombent.
Un dimanche où j'ai admiré la sagesse de ce Monsieur, avec qui j'espère encore passer de nombreuses soirées d'observation.
Patte.
CROA du 2-3 septembre 2005, La Marache
Samedi
Ciel fin d'été début d'automne, observation à la Marache avec le Cercle astronomique de Bruxelles, notre pilier Albert comme guide de la nuit.
Près de la morne pleine de Waterloo, ce lieu est relativement épargné de la pollution lumineuse. Disons que par rapport au ciel de Bruxelles c'est la nuit et le jour.
N'étant pas motorisé, Albert me propose un lift et, parlant de foot (non, je blague), nous roulons vers le lieu de RV. Cinquante mètres avant le parking, la cata: BLANG!
Accident qui n'a heureusement pas fait de blessés mais les dégats matériels sont considérables.
Finie la soirée pour Albert qui se voit contraint de repartir en dépanneuse.
Entre-temps des membres du CAB sont arrivés, la plupart pour la première fois.
Comme instruments il y avait le Nexstar GOTO 102mm d'Olivier, le gros bino 20x90 de votre narrateur, des jumelles bien sympas et légères et une petite dizaine de paires d'yeux.
Etant parmis les plus «*expérimentés*» (et les plus spectaculairement équipés, ahum), Olivier et moi nous sommes permis de prendre les «*nouveaux*» en main.
Première phase: repérage céleste. On commence par la bien connue Grande Ourse, de Mérak vers Dubhe, la distance prolongée de cinq fois aboutit sur la Polaire.
OK, on a les points cardinaux. Aux plus brillantes ensuite.
En suivant la courbure du manche on tombe sur Arcturus. Plus loin on tomberait sur Spica de la Vierge si l'horizon n'obstruait pas la vue. C'est le moment d'expliquer les changements des constellations suivant les saisons.
Fin d'été les trois belles sont encore haut dans le ciel, si on prolongerait la soirée jusqu'au petit matin, Orion viendrait nous annoncer la venue de l'automne.
On passe en revue les constellations de la Lyre, avec son parallélolélibipidédidogram...enfin, le losange là, près de Véga; le Cygne alias Croix du Nord, Deneb et Albiréo dans le sens de la Voie lactée et enfin l'Aigle et sa brillante Altaïr.
Olivier pointe au fur-et-à-mesure les curiosités des zones concernées. Le GOTO permet d'y aller fissa et d'assouvir la curiosité des participants. Important à noter c'est que personne n'est deçu de ce qu'il voit. Une petite tache grisâtre, la nébuleuse de la Lyre, loin des images en couleurs Hubblesques, captive l'attention. Débutants peut-être, mais avertis certainement. Accros astro prochainement? Qui sait déjà maintenant!
Changement d'azimut, direction Est, une tache floue de toute autre nature nous attend: la galaxie d'Andromède, si proche de nous malgré les deux millions d'années-lumière qui nous séparent, une voisine!
Une balade dans Cassiopée et Persée ensuite, le double amas et NGC 457, qui pour certains évoque un hibou, pour d'autres un extraterrestre, mais pour nous (j'ai insisté) une libellule. On évoque aussi Céphée, Pégase et la Baleine, pas oublier la mythologie!
Tentative en planétaire vite abandonnée, Mars se contorsionnait sous la turbulence.
Pas loin de la planète rouge une autre tache attire le regard: les parents et les sept soeurs, Atlas, Pléione, Alcyone, Electra... (la mémoire me fait défaut) J'apprends en passant que les voitures Subaru les ont comme sigle. Ah bon?! Voilà donc les Pléiades, un des plus beaux amas ouverts.
Mon gros bino a eu pas mal de succès là! Un Olivier admiratif, un Philippe étonné, une Dany conquise...
On remet ça demain? Non, «*tell me why I don't like mondays*»
On se quitte les étoiles en tête, sans pour autant être à la fête, on n'oublie pas la malchance qui a frappé Albert.
Dimanche
Seb, au courant de l'accident, propose un soirée astro à Albert, histoire de lui changer les idées. J'y suis convié aussi. Claudio, prévoyant des conditions météo pas top top a déclaré forfait.
Nous voilà à trois dans la voiture de Seb, bien remplie de matos: le 80ED de Seb, les gros binos d'Albert et moi plus les trépieds etc...
Le ciel était moins transparant que la veille, l'humidité et la pollution lumineuse rendaient la nuit légèrement blafarde. Trop pour faire de la photo (pauvre Seb) mais pas catastrophique tout-de-même, la Voie lactée était visible le long du Cygne.
On s'est offert une belle moisson d'étoiles doubles, dont la «*mini Albiréo*» du Dauphin, gamma ou le museau pour préciser.
Par étapes successives, Seb a grossi la double-double de la Lyre jusqu'à parfaite résolution. C'est la première fois que je les vois ainsi et pas comme des cacahuètes perpendiculaires. Quel piqué cette lunette, j'adore!
Seb évoque une double-double dont les quatre composantes ont toutes des couleurs différentes. Albert m'indique l'endroit (entre la Lyre et le Cygne) sur son Sky Atlas 2000.
J'essaie de localiser cette beauté potentielle...en vain.
Pensant devoir voir deux espèces d'Albiréo, je cherchais en conséquent. En fait son écart est comparable au epsilon de la Lyre et je «*perdais*» donc mon temps à la chercher aux jumelles.
Enfin façon de parler car cette région est tellement riche que je m'en suis mis plein les mirettes!
La soirée passe paisiblement, une petite pause papotage par ci par là, quelques comparaisons de vue lulu-bino, des moments où chacun se trouve seul avec son immense coin de ciel...
En fin de soirée, j'ai demandé à Albert de pointer ses fameuses quadruples colorées. Eh bien, notre arpenteur des cieux n'a pas trouvé ces timides joyeaux. Pas habitué au chercheur de Seb, fatigué d'une nuit blanche à cause de l'accident, en toute modestie il s'est avoué perdu dans cette partie du ciel qu'il a tellement fréquenté.
«*Ce sera pour une autre fois*», dit-il, «*elles ne vont pas disparaître de sitôt!*»
Samedi j'ai pu apprécier l'efficacité du GOTO d'Olivier.
Impressionnant ce bidule électronique qui «*sait*» plus qu'un arpenteur chevronné.
Idéal pour faire une visite guidée à travers les objets célestes pendant une soirée de démonstration (je ne dirai pas initiation, nuance)
Cependant ce n'est pas mon truc, ce moteur qui essaie d'imiter le ronronnement d'une dizaine de chats sans y parvenir, être tributaire d'une batterie de batteries...non, je préfère la découverte au goutte-à-goutte, comme pendant mes vacances, comme ce dimanche.
Un dimanche où j'ai pu apprécier des moments de silence.
Seb qui pointe manuellement son 80ED, Albert qui étudie une fraction du Sky Atlas, moi-même qui explore sans but précis.
Parfois on entend un «*ahum*» qui accompagne le froncement de sourcils de quelqu'un qui se perd dans son cheminement de «*saute-étoiles*»
Parfois un discret «*mmmmh*» qui accompagne un sourire de satisfaction quand on a enfin trouvé.
Parfois un plus décibéleux «*MMMHH*» quand par hasard on tombe sur une jolie surprise.
Un dimanche où j'ai réalisé pleinement qu'une vie entière ne suffit pas pour apprécier ne fût-ce que les merveilles qui nous surplombent.
Un dimanche où j'ai admiré la sagesse de ce Monsieur, avec qui j'espère encore passer de nombreuses soirées d'observation.
Patte.