36-Chapoimoisson
Amis des étoiles, des voiles, des choses non commerciales, salut!
(pour les purs et durs droit-au-but, mes nouvelles observations "remarquables" sont décrites en fin de récit)
Première virée d'hiver.
Fin décembre, en période de Nouvelle Lune, c'était aussi la fête aux astres: enfin une météo favorable mais glaciale.
Déjà avec les misérables vues que le copain Fikke a eues au T300 en pleine ville, il voulait en voir plus, passer une bonne nuitée en rase compagne, quand l'occasion se présentait.
Elle y était, un coup de fil et nous voilà partis en voiture vers mon site favori à Chapois.
Fallait aussi le matelas (auto-gonflant) deux places pour la récup en fin de nuit.
C'est énorme ce truc et comme je voulais rester au moins deux nuits, je devais compter sur un autre pote motorisé pour le retour vers Bruxelles.
Cela ne c'est pas fait mais tant mieux comme vous verrez par la suite...
Arrivée en début de nuit sur le terrain sous un ciel superbe.
Ah il en fallait du courage, une volonté d'acier, de la persévérance, concentration et discipline pour d'abord monter et installer la tente avant le télescope!
Malgré quelques tentations, ce fut chose faite (je suis fort, je sais)
La première nuit, honneur à Fikke.
Vision en mono pour partager plus facilement la vue et cap principalement sur les vedettes du moment.
Le copain a particulièrement été émerveillé par le ciel à l'oeil nu, par le double amas de Persée, la fa(né)buleuse d'Orion (vous vous en doutez) , une M51 bien spiralée malgré l'humidité, la finesse de NGC 4565, les irrégularités de M82 et l'inclinaison des anneaux de Saturne.
Puis aussi, fêtes oblige, le sapin de Noël NGC 2264.
La principale difficulté qu'il avait pour pointer lui-même est l'ergonomie de mon dob, adaptée à un oeil directeur droit.
Comme chez lui c'est le gauche, la position n'est pas des plus confortables, mais soit, une bien belle découverte du ciel d'hiver pour lui et le plaisir pour moi de voir son enthousiasme.
Avec les miroirs qui commençaient à givrer, une retraite tactique sous tente s'avérait pas bête du tout.
Au fait, tout était givré: miroirs, oculaires, la condensation à l'intérieur de la tente, nous (au propre hein?).
L'eau en bouteille partiellement gelée, la petite réserve de Pastis cristallisée, fallait "couver" les sandwiches...
J'aurais, vu les conditions, peut-être du retourner le lendemain avec Fikke, mais ce ciel azur au réveil! Je reste!
Pas vraiment bien profité de cette deuxième nuit.
Le talon d'une de mes bottines a déclaré forfait, fallait que je garde mes lunettes sinon embugivrage immédiat des oculaires, un vent plus piquant que la veille, bref, un rapport plaisir/rogntudjeu pas très favorable.
Mais que ne supporterait-on pas après un grand manque?
Quelques photos en vrac:
Le lendemain, monologue (je ne transcris pas les claquements de dents):
"Je suis seul, j'ai faim, j'ai froid, j'ai aussi un matelas deux personnes sous le bras...
Ben oui, pas possible de transporter ce foutoir en train!
Et le fermier d'en face? On s'est déjà dit bonjour? Oui, mais ses chiens de garde?"
Je consulte mon Marabout Flash N° 84 "comment frapper à la porte d'un fermier dont les trois molosses écumants de rage te regardent l'oeil rouge?"
A la page 27, §6, je lis: "trouvez un nonos".
"Ah? Mais c'est formidable! J'en ai vu un en allant faire des choses derrière les sapins!"
Et sur le coup encore une idée de génie (si c'est moi qui le dit): j'ai encore un peu de saucisson sec!
Je vous passe les détails, cela c'est bien passé.
(L'os était quand-même très ridicule par rapport aux fémurs de blanc-bleu-belge qui trainaient autour de la propriété.)
Toujours est-il que le couple de fermiers est très sympa.
OK pour garder le matelas, ma tente et sac de couchage aussi tant qu'on y est, le café fait un bien fou, je fais connaissance avec la mascotte Bouba (un sanglier)...
(remarquez dans le coin en bas à droite le morceau de lampadaire tronçonné. Je vous avais bien dit qu'ils sont sympas hein?)
Allez, retour vers le bercail prendre un bon bain chaud!
Deuxième virée.
Quasiment un mois plus tard, cela se profile fort bien pour le WE: un anticyclone bien sec, un croissant couche-tôt...dès jeudi 29/01 je ne tiens plus sur place.
Je signale mon escapade sur WA, prends contact avec Jean Bourgeois qui aura la gentillesse de me conduire de la gare de Ciney vers Chapois après son occultation attendue.
Avant de préparer le matos, des emplettes en vitesse: des bottes fourrées (vu que les autres n'ont pas tenu le coup), une chaufferette pour les mains, les victuailles...
Et le temps qui passe, et le téléphone qui sonne, et les copains-qui-viennent-boire-un-coup-dans-le-quartier-et-dont-un-a-besoin-des-clefs-pour-venir-se-dégris-euh-reposer-chez-moi, et si et ça!
Et cette certaine impression dans le train d'avoir oublié quelque chose...
(je n'aurais pas du rester m'admirer si longtemps devant le miroir avec mes nouvelles bottes)
(force m'est d'avouer qu'elles sont très seyantes)
Ben oui, dans la hââââte, j'ai oublié:
- la lampe frontale de survie
- le support de chercheur de survie
- un couteau de survie
- des mouchoirs de survie
- le bloc-notes de survie
Ahlàlà, heureusement qu'il y a l'instinct de survie et surtout qu'on trouve encore de l'entraide et de la solidarité dans cette humanité de plus en plus basée sur l'inexorable croissance du profit à tout prix!
Jean m'a prêté sa frontale blanche et donné des élastiques à cheveux, qui m'ont permis de tendre un bout de l'emballage vert de mon tabac sur une petite loupiote (parfait pour l'atlas, je garde!)
Le chercheur a été fixé avec les élastiques de la botte serrurier.
Un bout de cutter trouvé dans le fond de mon sac-à-brol a avantageusement remplacé le tournevis de collimation pour me rondelliser le saucisson.
La technique d'air pulsé m'a permis de tenir le coup avec quelques mouchoirs en attendant la réserve apportée par Otzi.
Et finalement on peut, contrairement à ce que je croyais, parfaitement survivre sans bloc-notes.
Une première nuit bien transparente mais avec trop de turbulence pour des doubles serrées.
Grossissements modérés donc et une belle place aux galaxies.
Dimi a facilement trouvé l'endroit.
Venu avec quelques bières (pour femmes et pour hommes, les vrais, ceux qui savent comment et pourquoi), il est toujours agréable d'avoir la compagnie pendant une vadrouille.
Si je me rappelle bien (rien à voir avec la bière) c'étaient les plus belles vues de galaxies de tout le WE.
Qu'est-ce que ça va donner quand son projet T500 aura abouti?
J'en connais un qui suivra cela de près!
Le lendemain en journée j'ai suivi le rapprochement (éloignement plutôt) de la Lune et Vénus.
Un beau spectacle qui a vite fait passer le temps.
Petite sieste au coucher puis en début de nuitée visite de Jean, qui du coup a récupéré sa frontale, et place aux doubles (comme c'est son dada).
Plus tard arrivée d'Otzi, avec les fameux mouchoirs (plus un fond de Pastis et une mignonnette de Vodka)
Une belle moisson hétéroclite ce soir là, mais des galaxies tristounettes because transparence moins bonne.
Je dois dire que l'ami a énormément progressé depuis qu'il fait l'astro.
En photo, en visuel, le pointage...
Mais pour l'orientation en voiture, c'est autre chose, nul de chez zéro l'autre!
Il n'a pas été scout assez longtemps je pense.
Perso j'y suis resté une après-midi. Ce n'est pas assez: il m'arrive donc de me tromper de 90 ou de 180° en chemin, ou pire: 360°!
Alors parmi les petites nouvelles beautés pour moi, voici mes préférées:
* Beta Monocerotis
Facilement repérable à l'oeil nu entre Orion et Sirius, une triple dont les composantes sont de couleur (blanche pour moi, légère teinte ivoire) et magnitude semblable.
Deux sont proches et étaient assez difficiles à séparer (150X) vu la turbulence et leur éclat.
Un tout fin triangle qui vaut largement le détour.
* Sigma Orionis/Struve 761
Alors là ne restez pas des heures sur M42, naviguez aussi au Sud d'Alnitak, une multiple vous attend!
A première vue (75X), trois composantes facilement séparables. Immédiatement, on remarque une deuxième triple dans la zone: c'est Struve 761. La couleur tirant au marron contraste avec la blancheur de Sigma.
A deuxième vue, une quatrième étoile, plus faible et légèrement bleutée, flanque la plus brillante de Sigma.
Au troisième regard, un quatrième élément vient se rajouter au trio Struve.
Pour couronner le tout, à plus faible grossissement le champ s'embellit de certaines étoiles aux nuances festives.
* NGC 7789 Caroline's Cluster
Dans Cassiopée, cet amas ouvert a été noté par Caroline Herschel.
Faut avoir l'oeil au chercheur! Pas évident comparé au célèbre voisin M52.
Pointé en début de soirée, quand je voyais encore mon ombre au croissant Lunaire, l'amas me semblait comme la périphérie d'un globulaire vidé de son centre, où subsiste une impression de substance grisâtre.
Au fur et à mesure que la noirceur du ciel augmentait la magnitude visuelle, le centre se remplissait d'une multitude de faibles étoiles.
Une féerie!
* NGC 7662 Blue Snowball
Il faut bien savoir ce qu'on cherche quand on veut pointer cette nébuleuse planétaire: c'est tout petit, contrairement à l'anneau de la Lyre ou la grande et petite Dumbbell qui sautent aux yeux, on pourrait facilement balayer la zone sans même s'apercevoir de sa présence.
Donc: petit, bleu, disque. Il suffit de le savoir pour la distinguer des étoiles.
Pour le repérage j'ai mon truc. Dans Andromède il y a la série d'étoiles qui mènent à notre galaxie voisine.
Il y a entre cette série et le grand carré de Pégase une autre série en parallèle (héhé) qui part vers un arc. C'est par là, entre les deux étoiles australes de l'arc.
Une fois trouvé, faut y aller et grossir. On aura droit à son petit ballon bleu qui flotte dans l'air de la nuit.
* NGC 2169 "37"
Etonnant ce 37 dans le ciel d'Orion!
Vers le Nord à partir de Bouteille de Gueuze, on repère d'abord Mu, continuer et s'arrêter juste avant le duo Xi et Nu, on y est.
Quoique "à l'envers" dans mon dob, le chiffre interpelle immédiatement.
* NGC 4656
(Attention les dyxlesiques de ne pas confondre avec la galaxie aiguille NGC 4565)
Nous avons ici deux galaxies en interaction.
La forme résultante fait penser à un stick de hockey, fort intéressant!
Question cheminement, ce n'est pas évident (mais ce n'est pas grave: il y a plein de trucs à voir en cours de route)
Grosso modo sur la lignée Alkaid > Cor Caroli et avant d'arriver sur gamma Comae Berenices...allez, PSA carte 43.
Vous m'en direz des nouvelles de celle là!
Retour sous la grisaille
Que j'ai bien fait de rester une troisième nuit.
En me réveillant le dimanche, une épaisse couverture nuageuse laissait tomber quelques flocons: fini question météo, une Lune croissante, la prochaine occasion ne se pointera pas avant 3 semaines.
Vite ranger le télescope, puis petit déjeuner et des choses comme ça...
Tout est prêt, je me demande alors si ce ne serait pas une bonne idée de carrément laisser mon T300 chez les fermiers: à Bruxelles j'ai le nouveau T200 qui est terminé et qui suffit pour le planétaire.
Mouuais, tout compte fait...je me demande...oui, je demande!
Pas de problème pour stocker aussi le gros (démonté évidemment).
Plus encore les bouteilles d'eau qui pourront être remplies la prochaine fois.
Voilà n'est-il pas que je voyage léger comme une plume, rien que le sac à dos avec oculaires, victuailles et vêtements?
Fort bien pour en profiter sans hésiter à la prochaine occasion!
Merci pour votre lecture, un grand merci aux fermiers, à Fikke, Jean Bourgeois, Dimi et Otzi!
Patte.
(pour les purs et durs droit-au-but, mes nouvelles observations "remarquables" sont décrites en fin de récit)
Première virée d'hiver.
Fin décembre, en période de Nouvelle Lune, c'était aussi la fête aux astres: enfin une météo favorable mais glaciale.
Déjà avec les misérables vues que le copain Fikke a eues au T300 en pleine ville, il voulait en voir plus, passer une bonne nuitée en rase compagne, quand l'occasion se présentait.
Elle y était, un coup de fil et nous voilà partis en voiture vers mon site favori à Chapois.
Fallait aussi le matelas (auto-gonflant) deux places pour la récup en fin de nuit.
C'est énorme ce truc et comme je voulais rester au moins deux nuits, je devais compter sur un autre pote motorisé pour le retour vers Bruxelles.
Cela ne c'est pas fait mais tant mieux comme vous verrez par la suite...
Arrivée en début de nuit sur le terrain sous un ciel superbe.
Ah il en fallait du courage, une volonté d'acier, de la persévérance, concentration et discipline pour d'abord monter et installer la tente avant le télescope!
Malgré quelques tentations, ce fut chose faite (je suis fort, je sais)
La première nuit, honneur à Fikke.
Vision en mono pour partager plus facilement la vue et cap principalement sur les vedettes du moment.
Le copain a particulièrement été émerveillé par le ciel à l'oeil nu, par le double amas de Persée, la fa(né)buleuse d'Orion (vous vous en doutez) , une M51 bien spiralée malgré l'humidité, la finesse de NGC 4565, les irrégularités de M82 et l'inclinaison des anneaux de Saturne.
Puis aussi, fêtes oblige, le sapin de Noël NGC 2264.
La principale difficulté qu'il avait pour pointer lui-même est l'ergonomie de mon dob, adaptée à un oeil directeur droit.
Comme chez lui c'est le gauche, la position n'est pas des plus confortables, mais soit, une bien belle découverte du ciel d'hiver pour lui et le plaisir pour moi de voir son enthousiasme.
Avec les miroirs qui commençaient à givrer, une retraite tactique sous tente s'avérait pas bête du tout.
Au fait, tout était givré: miroirs, oculaires, la condensation à l'intérieur de la tente, nous (au propre hein?).
L'eau en bouteille partiellement gelée, la petite réserve de Pastis cristallisée, fallait "couver" les sandwiches...
J'aurais, vu les conditions, peut-être du retourner le lendemain avec Fikke, mais ce ciel azur au réveil! Je reste!
Pas vraiment bien profité de cette deuxième nuit.
Le talon d'une de mes bottines a déclaré forfait, fallait que je garde mes lunettes sinon embugivrage immédiat des oculaires, un vent plus piquant que la veille, bref, un rapport plaisir/rogntudjeu pas très favorable.
Mais que ne supporterait-on pas après un grand manque?
Quelques photos en vrac:
Le lendemain, monologue (je ne transcris pas les claquements de dents):
"Je suis seul, j'ai faim, j'ai froid, j'ai aussi un matelas deux personnes sous le bras...
Ben oui, pas possible de transporter ce foutoir en train!
Et le fermier d'en face? On s'est déjà dit bonjour? Oui, mais ses chiens de garde?"
Je consulte mon Marabout Flash N° 84 "comment frapper à la porte d'un fermier dont les trois molosses écumants de rage te regardent l'oeil rouge?"
A la page 27, §6, je lis: "trouvez un nonos".
"Ah? Mais c'est formidable! J'en ai vu un en allant faire des choses derrière les sapins!"
Et sur le coup encore une idée de génie (si c'est moi qui le dit): j'ai encore un peu de saucisson sec!
Je vous passe les détails, cela c'est bien passé.
(L'os était quand-même très ridicule par rapport aux fémurs de blanc-bleu-belge qui trainaient autour de la propriété.)
Toujours est-il que le couple de fermiers est très sympa.
OK pour garder le matelas, ma tente et sac de couchage aussi tant qu'on y est, le café fait un bien fou, je fais connaissance avec la mascotte Bouba (un sanglier)...
(remarquez dans le coin en bas à droite le morceau de lampadaire tronçonné. Je vous avais bien dit qu'ils sont sympas hein?)
Allez, retour vers le bercail prendre un bon bain chaud!
Deuxième virée.
Quasiment un mois plus tard, cela se profile fort bien pour le WE: un anticyclone bien sec, un croissant couche-tôt...dès jeudi 29/01 je ne tiens plus sur place.
Je signale mon escapade sur WA, prends contact avec Jean Bourgeois qui aura la gentillesse de me conduire de la gare de Ciney vers Chapois après son occultation attendue.
Avant de préparer le matos, des emplettes en vitesse: des bottes fourrées (vu que les autres n'ont pas tenu le coup), une chaufferette pour les mains, les victuailles...
Et le temps qui passe, et le téléphone qui sonne, et les copains-qui-viennent-boire-un-coup-dans-le-quartier-et-dont-un-a-besoin-des-clefs-pour-venir-se-dégris-euh-reposer-chez-moi, et si et ça!
Et cette certaine impression dans le train d'avoir oublié quelque chose...
(je n'aurais pas du rester m'admirer si longtemps devant le miroir avec mes nouvelles bottes)
(force m'est d'avouer qu'elles sont très seyantes)
Ben oui, dans la hââââte, j'ai oublié:
- la lampe frontale de survie
- le support de chercheur de survie
- un couteau de survie
- des mouchoirs de survie
- le bloc-notes de survie
Ahlàlà, heureusement qu'il y a l'instinct de survie et surtout qu'on trouve encore de l'entraide et de la solidarité dans cette humanité de plus en plus basée sur l'inexorable croissance du profit à tout prix!
Jean m'a prêté sa frontale blanche et donné des élastiques à cheveux, qui m'ont permis de tendre un bout de l'emballage vert de mon tabac sur une petite loupiote (parfait pour l'atlas, je garde!)
Le chercheur a été fixé avec les élastiques de la botte serrurier.
Un bout de cutter trouvé dans le fond de mon sac-à-brol a avantageusement remplacé le tournevis de collimation pour me rondelliser le saucisson.
La technique d'air pulsé m'a permis de tenir le coup avec quelques mouchoirs en attendant la réserve apportée par Otzi.
Et finalement on peut, contrairement à ce que je croyais, parfaitement survivre sans bloc-notes.
Une première nuit bien transparente mais avec trop de turbulence pour des doubles serrées.
Grossissements modérés donc et une belle place aux galaxies.
Dimi a facilement trouvé l'endroit.
Venu avec quelques bières (pour femmes et pour hommes, les vrais, ceux qui savent comment et pourquoi), il est toujours agréable d'avoir la compagnie pendant une vadrouille.
Si je me rappelle bien (rien à voir avec la bière) c'étaient les plus belles vues de galaxies de tout le WE.
Qu'est-ce que ça va donner quand son projet T500 aura abouti?
J'en connais un qui suivra cela de près!
Le lendemain en journée j'ai suivi le rapprochement (éloignement plutôt) de la Lune et Vénus.
Un beau spectacle qui a vite fait passer le temps.
Petite sieste au coucher puis en début de nuitée visite de Jean, qui du coup a récupéré sa frontale, et place aux doubles (comme c'est son dada).
Plus tard arrivée d'Otzi, avec les fameux mouchoirs (plus un fond de Pastis et une mignonnette de Vodka)
Une belle moisson hétéroclite ce soir là, mais des galaxies tristounettes because transparence moins bonne.
Je dois dire que l'ami a énormément progressé depuis qu'il fait l'astro.
En photo, en visuel, le pointage...
Mais pour l'orientation en voiture, c'est autre chose, nul de chez zéro l'autre!
Il n'a pas été scout assez longtemps je pense.
Perso j'y suis resté une après-midi. Ce n'est pas assez: il m'arrive donc de me tromper de 90 ou de 180° en chemin, ou pire: 360°!
Alors parmi les petites nouvelles beautés pour moi, voici mes préférées:
* Beta Monocerotis
Facilement repérable à l'oeil nu entre Orion et Sirius, une triple dont les composantes sont de couleur (blanche pour moi, légère teinte ivoire) et magnitude semblable.
Deux sont proches et étaient assez difficiles à séparer (150X) vu la turbulence et leur éclat.
Un tout fin triangle qui vaut largement le détour.
* Sigma Orionis/Struve 761
Alors là ne restez pas des heures sur M42, naviguez aussi au Sud d'Alnitak, une multiple vous attend!
A première vue (75X), trois composantes facilement séparables. Immédiatement, on remarque une deuxième triple dans la zone: c'est Struve 761. La couleur tirant au marron contraste avec la blancheur de Sigma.
A deuxième vue, une quatrième étoile, plus faible et légèrement bleutée, flanque la plus brillante de Sigma.
Au troisième regard, un quatrième élément vient se rajouter au trio Struve.
Pour couronner le tout, à plus faible grossissement le champ s'embellit de certaines étoiles aux nuances festives.
* NGC 7789 Caroline's Cluster
Dans Cassiopée, cet amas ouvert a été noté par Caroline Herschel.
Faut avoir l'oeil au chercheur! Pas évident comparé au célèbre voisin M52.
Pointé en début de soirée, quand je voyais encore mon ombre au croissant Lunaire, l'amas me semblait comme la périphérie d'un globulaire vidé de son centre, où subsiste une impression de substance grisâtre.
Au fur et à mesure que la noirceur du ciel augmentait la magnitude visuelle, le centre se remplissait d'une multitude de faibles étoiles.
Une féerie!
* NGC 7662 Blue Snowball
Il faut bien savoir ce qu'on cherche quand on veut pointer cette nébuleuse planétaire: c'est tout petit, contrairement à l'anneau de la Lyre ou la grande et petite Dumbbell qui sautent aux yeux, on pourrait facilement balayer la zone sans même s'apercevoir de sa présence.
Donc: petit, bleu, disque. Il suffit de le savoir pour la distinguer des étoiles.
Pour le repérage j'ai mon truc. Dans Andromède il y a la série d'étoiles qui mènent à notre galaxie voisine.
Il y a entre cette série et le grand carré de Pégase une autre série en parallèle (héhé) qui part vers un arc. C'est par là, entre les deux étoiles australes de l'arc.
Une fois trouvé, faut y aller et grossir. On aura droit à son petit ballon bleu qui flotte dans l'air de la nuit.
* NGC 2169 "37"
Etonnant ce 37 dans le ciel d'Orion!
Vers le Nord à partir de Bouteille de Gueuze, on repère d'abord Mu, continuer et s'arrêter juste avant le duo Xi et Nu, on y est.
Quoique "à l'envers" dans mon dob, le chiffre interpelle immédiatement.
* NGC 4656
(Attention les dyxlesiques de ne pas confondre avec la galaxie aiguille NGC 4565)
Nous avons ici deux galaxies en interaction.
La forme résultante fait penser à un stick de hockey, fort intéressant!
Question cheminement, ce n'est pas évident (mais ce n'est pas grave: il y a plein de trucs à voir en cours de route)
Grosso modo sur la lignée Alkaid > Cor Caroli et avant d'arriver sur gamma Comae Berenices...allez, PSA carte 43.
Vous m'en direz des nouvelles de celle là!
Retour sous la grisaille
Que j'ai bien fait de rester une troisième nuit.
En me réveillant le dimanche, une épaisse couverture nuageuse laissait tomber quelques flocons: fini question météo, une Lune croissante, la prochaine occasion ne se pointera pas avant 3 semaines.
Vite ranger le télescope, puis petit déjeuner et des choses comme ça...
Tout est prêt, je me demande alors si ce ne serait pas une bonne idée de carrément laisser mon T300 chez les fermiers: à Bruxelles j'ai le nouveau T200 qui est terminé et qui suffit pour le planétaire.
Mouuais, tout compte fait...je me demande...oui, je demande!
Pas de problème pour stocker aussi le gros (démonté évidemment).
Plus encore les bouteilles d'eau qui pourront être remplies la prochaine fois.
Voilà n'est-il pas que je voyage léger comme une plume, rien que le sac à dos avec oculaires, victuailles et vêtements?
Fort bien pour en profiter sans hésiter à la prochaine occasion!
Merci pour votre lecture, un grand merci aux fermiers, à Fikke, Jean Bourgeois, Dimi et Otzi!
Patte.