25-Croaaaaaah OUAAAAIIIIS!!!

Soeurs et frères dans la nuit, vous m'accompagnez pour une histoire de merveilleuses vacances?
Prenez votre temps: dix jours ne se racontent pas en dix minutes.

Prologue: du cadre

Dix jours dans le Lubeuhron, période à cheval autour de la Nouvelle Lune de ce mois de Mai 2007.
Camping à la ferme dans un cadre idyllique, un luxe suprême: de l'herbe soyeuse pour planter sa tente, des cerisiers pour se mettre à l'ombre et donner la saveur au petit déjeuner, des toilettes pour l'après p'tit déj, douche, frigo, bbq...
Castellet, j'y retournerai!

En début de soirée, le ciel du printemps s'ouvre sur la fenêtre du Pôle Nord galactique, plein Sud.
Héhé, Pôle Nord plein Sud...j'expliquerai plus bas.
Entre-temps, sachez que cette fenêtre offre une vue phénoménale, on plonge bien loin dans le cosmos! Il y a un repère "d'îles univers" par là: l'amas de galaxies Coma-Virgo.
Sans parler de la multitude de NGC du quartier, déjà 16 Messiers y sont à portée de télescope, une trentaine en se penchant un peu plus par la fenêtre.

En seconde partie de nuitée, le ciel s'ouvre sur notre Voie lactée, le Cygne à l'Est, Cassiopée basse au nord, le Scorpion jouant aux marionnettes avec ses pinces à l'horizon Sud.
Une diversité de trésors vient alors divertir notre rétine privée de sommeil: des amas globulaires, ouverts, des nébuleuses, des astérismes, des doubles...

Un sommeil mis à rude épreuve car durant cette période, la météo montre un beau répertoire de ses caprices: temps beau et sec, bourrasques, puis un calme ensoleillé ou bien humide, temps tantôt tant venteux de l'Est, tant tantôt tempêtueux par l'Ouest...pas toujours facile de dormir.

La nature (comme par hasard) était en parfaite harmonie: sous la caresse du soleil, les champs de coquelicots rougissaient, le champ de mes Antares restait des plus agréable, les grenouilles qui par nuit humide faisaient un concours de CROA's, les hirondelles voltigeant à hauteur de perce-oreilles...(ah ben non, faudrait écrire une lettre de protestation là, à l'attention du concepteur)

Bref...fenêtres sur le ciel, sur une belle nature.
Ajouté à cela des retrouvailles d'amis, le passage en mode analogique avec des Webastramettes zé Webastrams, le déjeuner sur l'herbe, l'apéro et bbq autour d'une table, Pastis olives et saucisses...un réel bonheur à la hauteur des lieux et cieux!

Du CROA:

Je ne vais pas vous relater une histoire chronologique mais grouper différentes facettes par thème, pas toujours astro il est vrai:
- du système solaire
- échanges et partage
- regards dans les profondeurs de l'univers
- de la nature
- bal(l)ades le long de la Voie lactée
- de l'amitié
Pas beaucoup de détails concernant mes observations: ce serait "plagier" les pages 102 à 198 du Starwatch de Philip Harrington!
Ouaip, après deux nuitées de désinvolture incontrôlée, j'avais décidé de m'imposer une discipline digne de la rigueur de Pline.
Excellente façon de m'imprimer l'atlas dans ma cervelle oligoneuronique.

Du système Solaire

Au début du séjour, un lever de Lune clôturait la nuitée des imperméables.
Splendide découpe à travers la cime des arbres aux jumelles, il m'était malheureusement impossible de faire une mise au point au télescope à la fois sur la Lune et sur les arbres situés à une certaine distance à vol d'oiseau (un guêpier par exemple, l'autruche fausserait les calculs)
Grossissement minimal, because turbululence et puis parce qu'un spectacle pareil se déguste avec de grands yeux, cela reste toujours surprenant, même pour un scientifique pur et dur et bien entrainé comme votre narrateur, quand on considère la vitesse du lever par rapport à un point fixe.

Après la Nouvelle Lune c'était le coucher d'un fin croissant qui nous rappelait à l'ordre pendant les bacchanales de fin d'apéro.
Une superbe lumière cendrée...berk, je n'aime pas ce mot "cendrée", ça me fait penser à de lugubres cérémonies crématoriennes...
Hum... miroitée? réfléchie? partagée?
Bon, on verra.
Donques, voir la Lune "grimper" jour après jour par rapport à Vénus, constater un déplacement vers Saturne: excellente illustration pour expliquer l'écliptique!
Le croissant Lunaire, une Vénus éclatante presque coupée en deux et la superbe géante annelée furent les premières cibles en soirée.
Plus faciles à "apprécier" pour des premières oeillades télescopiques, c'était par elles que je commençais la randonnée céleste des campeurs curieux de voir ce que faisait cette bande d'huberlulus dans le champ d'à côté.

Citation:
Anecdote équatoriale:
GG avait pointé Saturne avant le coucher du Soleil.
Invisible à l'oeil nu la belle, même pas aux jumelles.
La monture aux coordonnées, vous connaissez?
Ah, c'était le moment de faire une démonstration à la gloire de John Dobson!
Je pique un sprint vers Octave, calibrage à l'ombre, le Palm et zou clac hop, Saturne en plein oculaire!
Fier comme le coq de la ferme (avant qu'il n'ait entendu mon cocoricooooooo faut-il bien préciser) je me lance dans un discours dithyrambique des montures altaz, de la précision et patati et blabla bla redoutable puis ci et ça et patata dobson bla bla gloire et si et la et do aussi pourquoi pas tant qu'on y est puis bla bla John et ré et mi....
GG, l'amoureux des équatoriales, a trouvé l'estocade de pointe pour réduire à néant mon éloge à Sieur Pasteur Dobson: "Patte, avec une équatoriale motorisée, tu pourrais fixer un parasol et avoir de l'ombre toute la journée pour déguster ton Pastis!".
Ben oui....
Bien belle Saturne sur fond azur!
En soirée je n'ai pas pu (su?) distinguer la division de Cassini avec le 200/1000.
L'énorme diamètre du 625 à Catluc m'a donné ma dose de Cassini pour les mois qui viennent.
Plus une ribambelle de satellites!
Allez? Chez moi il y en avait combien? Trois? Quatre? Grand max, et encore en zieutant avec toute la concentration possible, la tête inclinée empiriquement comme quand on essaye une antenne TV intérieure, une infirmière pour éponger le front...Là, avec le gros, fallait que je lache l'échelle pour compter des deux mains, histoire de vraiment croire ce que je venais de voir!
Dire qu'il y en a encore qui doutent question diamètre.

Plus tard en soirée quelques tentatives Jupitériennes....
Bof bof bof, deux bandes, pas assez pour que moi aussi.
Puis on n'a pas fait mille bornes pour faire du planétaire hein?
Alors excusez-moi mais bon voilà...c'est vrai quoi!
Avant de passer aux choses sérieuses, je mentionne encore le coucou matinal de Mars, le "hello" d'Uranus (chez Fourmi) et le "yop" de Neptune (pas vue personnellement, mais elle y était).
Pluton a du passer incognito dans le champ en scrutant la zone Sagittaire/Scorpion.
C'est tout pour notre banlieue.

J'ai oublié Vesta au fait...dommage, je n'ai jamais observé un astéroïde.
Ah? Mais que dis-je? C'est tout?
J'allais oublier Mister Soleil!
De la beauté au coucher, discrétion en nuitée, somptueux lever et chaleur en journée.





Echanges et partage

De telles rencontres sont idéales pour comparer du matériel, essayer des oculaires, tubes, montures, jumelles...
Ainsi notre nouvel ami Autogyre a pu (su?) se faire une idée pour aiguiller son choix d'achat: ce sera un 200/1000 sur SVP.
Ainsi, on compare nos méthodes de collimation.
Ici GG inspectant le Skyvision de Jeff collimaté par Gibé:



Question oeilleton/laser/cheshire, ma conclusion: je me fabriquerai un combiné adapté à Octave.
Ça ne devrait pas être très difficile de se fabriquer un laser de collimation, maintenant, je sais très bien comment c'est fait:

Citation:
anecdote angoissante
Un laser, c'est fait pour être utilisé de nuit. De jour, il se pourrait même qu'on le laisse allumé sans s'en rendre compte.
J'avais mis mon dob à l'ombre dans une grange, parmi tracteurs et autres brouettes pour faire des essais diurnes avec le laser à Jeff.
Là, j'ai réussi à forcer la molette ON/OFF sur un ON permanent.
Pas content le Jeff! Pas fier le Patte qui était dans des sandales à pointure 34.
Quelle épreuve épouvantable!
Et alors? Et alors? Et alors? Denis est arrivé-é-euh, avec sa boîte à outi-i-euh!
Avec calme, doigté, Den démonte, débloque et remonte le laser tout en expliquant ses gestes sous le regard inquiet de Jeff et devant un Patte blême comme du pastis trop dilué.
Voilà, après un quart d'heure, c'était réparé!
Il m'a fallu un pastis bien corsé pour m'en remettre, mais entre-temps, les entrailles d'un collimateur laser n'ont plus de secret pour Jeff et moi, qui chaussait à nouveau du 41.
Il y avait aussi le partage de connaissances.
GG expliquant le pointage différentiel, Lantha qui donne un cours de capture et traitement webcam en direct, le partage des idées et astuces de bricolage, des idées d'observation.
C'est aussi l'occasion de discuter matériel, expérience et tout cela.
Je ne sais plus par quels cheminements ou croisements de pensées une discussion s'est conclue par Den montrant son slip:



Si d'aucuns admiraient la construction d'Octave, tout-le-monde était unanimement effrayé, outré, scandalisé, choqué par les saletés sur le primaire.
Den affirme qu'il utilise depuis belle lurette une méthode de nettoyage à l'acétone.
Méthode éprouvée par les pros de l'optique.
L'étonnement est général, mais je fais confiance en confiant mes miroirs à Den, qui fait la démonstration devant un cercle de curieux et un Patte aussi blême que lors de l'histoire du laser.
Bassine avec eau du robinet tiède et savon vaisselle, ne pas hésiter à doucement frotter avec du PQ 26 couches Ultra-soft (pas du PQ arrache-poils militaire).
Rincer, puis passer de PQ imbibé d'acétone sur la surface: hop, plus une crasse, plus une trace!
(plus tard, Den me remercia d'avoir prêté mes miroirs pour cette "expérience" car il n'avait jamais osé le faire avec les siens. Je ne le crois pas!)

Citation:
anecdote envieuse
GG n'avait pas bien saisi la "logique" des cercles de la monture à Papillon et essaye de jour d'y comprendre quelque chose.
Intrigué, Cal s'approche et admire le trépied en bois, la monture picastroïsée de l'EQ3-2 de Papillon.
Une merveille comparé à sa monture, son trépied alu, son picastro en pièces détachées...
On devine une perplexité et une réflection intense: "Moi, Cal: gabarit bûcheron habitant Bledperdu. Elle, belle jeune femme de Marseille..."
Sa conclusion ne se fait pas attendre: "Oserais-je? Puis-je me permettre de m'exprimer? Accepteriez-vous d'entendre l'expression de ma plus profonde affliction?"

"Oui mon ami, vas-y!" répond GG.
Alors Cal, dans un soupir: "Salooooooooope!"
Il y avait aussi les bancs d'essais jumelles: le fauteuil avec les 20x80 à Catluc, mon SpaceTripSeat avec les 20x90, les petites du Lidl, les Perl et les stabilisées à Den, les 80 à zoom de Jeannot, la chaise avec les Hyatchiiiiiii à Den...on avait de quoi s'amuser.
Cependant j'avais un souci de collimation avec mes 20x90.
Si l'écart horizontal d'un oeil à l'autre semblait bon, je constatais aussi un écart vertical.
Il n'y avait que moi pour ce constat, Den les trouvait parfaitement collimatées.
L'explication: mes lunettes! C'étaient elles qui étaient décollimatées avec le verre gauche inversé haut/bas.
Et alors? Et alors? Et alors? Denis est arrivé-é-euh, avec sa boîte à outi-i-euh!

Mes 10x50 par contre, Den les trouvait pas tip top tandis que pour moi, c'était bon, avec ou sans lunettes.
Je les passe à GG qui semblait satisfait à première zieutée.
Un peu plus tard, une très jolie cavalière passe à portée d'oculaire.
Faisant une innocente remarque sur ce moyen de locomotion bien campagnard, j'indique la cavalière.
GG s'empresse alors de m'arracher les jumelles sur monopode des mains pour un rapide contrôle de collimation sur cible mouvante, car, selon lui, il faut toujours faire un contrôle de collimation sur cible mouvante: "Il faut toujours faire un contrôle de collimation sur cible mouvante", affirme GG, "ce sont les lois élémentaires de l'optique" précise-t-il.
Et zou, la cavalière dans le collimateur: "Ils sont bien parallèles, bonne hauteur, cela semble ferme, excellent balancement, bon équilibrage, ça grossit idéalement..."
Me voilà rassuré: GG trouve mes jumelles sur monopode agréables à utiliser!

Regards dans les profondeurs de l'univers

En astro, une vie entière ne suffit pas pour embrasser le répertoire céleste, d'autant plus qu'on retourne volontiers vers nos anciennes connaissances. Serait-ce de la fainéantise? Non, plutôt le désir de renouveler nos anciens émois. Je mets mon secondaire à couper si quelqu'un serait capable de ne pointer que des inconnues sans dire coucou à ses classiques.

Idem pour moi, mes premières visites sous un bon ciel de la zone pôle Nord galactique furent entrecoupées par de petites pauses: M44 et Mel111, visibles à l'oeil nu, magiques aux jumelles. M67, un vénérable amas ouvert très âgé, ce qui en fait une exception: la plupart des amas ouverts ont une vie assez courte, les étoiles se désolidarisent par les forces de marées, M67 s'en trouve assez bien épargnée. Ce délicat amas mérite bien une bonne petite pause, laisser sa rétine bien se reposer pour apprécier les différentes nuances des étoiles qui la constituent.
N'oublions pas M53 et un M3 pas trop loin de notre centre d'intérêt.

Ah, mes premières visites des "pets du Lion" comme je les appelais irrévérencieusement!
Tiens? Une galaxie!
Oh, et là, un cigare.
Ah? Deux galaxies!
Héhé, la aussi...
Non, non, non! Ça ne va pas!
Il faut un minimum de rigueur pour par après, pouvoir dobsonniser avec désinvolture collectrice.
J'ai donc décidé de suivre, carte par carte, les objets et cheminements proposés dans le Starwatch de Philip Harrington.
Pendant la journée, quelques heures pour préparer le champ d'investigations.
La nuit, à part quelques visites pour prendre des nouvelles chez les astrams dans le champ, je restais plutôt concentré sur mon programme avec Octave et les jumelles.
Très content d'avoir procédé ainsi: une récolte formidable d'affaires qui me sont normalement inaccessibles sous les cieux urbains ou semi-urbains.
Je débutais toujours par M65,66 NGC 3628. Ce trio m'est bien connu et cela me permettait de me faire une idée de la qualité du ciel de la nuit.
(j'ai toujours du mal à retenir les NGC à 4 chiffres...faudrait que j'utilise la méthode à GG: imaginer que ce serait le N° de téléphone d'une copine)
Comme c'étaient mes premières virées dans ce repaire où je n'ai pas encore de repères, je me suis contenté de mettre plus de certitude dans les cheminements, le détaillage individuel sera pour les prochaines fois.

Un exemple de la "méthode" Harrington: l'amas de galaxies Virgo-Coma est abordé à partir de Vendemiatrix ( the Eastern campaign) ou à partir de Denebola (the Western campaign).
Vers l'Est à partir de Denebola (aux jumelles) on tombe sur un triangle d'étoiles, surmonté d'un losange. C'est autour de ces astérismes que l'on trouvera ses premières galaxies: M98, M99, M100 et M85.
Le cheminement vers l'Ouest, à partir de Vendemiatrix, est plus tortueux mais si on arrive à s'en sortir avec un plan du métro de Paris, il n'y a pas de difficultés à repérer la dizaine de messiers à portée de télescope.
Harrington parle ici de "saute-galaxies" au lieu du "saute-étoiles"
Un triangle (on y choppe NGC 4762 en passant) nous mène sur M60.
Ensuite on continue: M60>M59>M58>M89.
Là on a une bifurcation, vers M90 ou vers M87 (puis M86/84). Je me suis préparé un cheminement alternatif: boucler la boucle, car Harrington ne parle pas de la chaine de Markarian, qui permet justement de rejoindre M88 à partir de M86/84.
De M88 direction Est: M91, puis Sud: M90 pour retomber sur M89.
Evidemment, écrit comme cela cela ne paraît pas très clair, mais avec le PSA sur les genoux, ça marche très bien, et une fois emmagasiné, il suffit d'avoir le PSA à portée de main pour palier les hésitations.

Plus au Sud, entre Spica et le Corbeau, se trouve M104, le Sombrero.
Maintenant je pourrais le pointer rien qu'à l'aide du QuikFinder, mais ce serait se priver d'un chemin des plus agréables à suivre.
Proposé par Harrington, apprécié par Den et Jeff : "il y a là un astérisme sublime, un triangle dans un triangle, aire de repos très agréable avant de continuer vers M104, en passant par un autre astérisme fort joli"
En effet! J'ai adoré! Vous trouverez des précisions sur une terre nette en tapant Stargate et M104 si cela vous tente.

J'ai aussi adoré les classiques au gros diamètre: une M51 chez Catluc, une M82 dans le C14 de Stéphane...rââââh que c'était bôôôôôôôô!
Et pour ma part, avec Octave, celle qui m'a le plus frappé dans l'oeil, c'était justement la galaxie de l'Oeil (au beurre) Noir.
Je ne l'avais jamais vue. Là je suis resté scotché bien longtemps!
Pour moi c'est l'oeil maquillé, l'oeil au mascara.
Je me promets, pour plus tard, de la pointer avec une tête bino, de me servir du pastis jusqu'à double vision, puis regarder Isis, droit dans les yeux!

De la Nature

Oh? Un perce-oreilles!
Oh! Une cerise.
Oh?! trois perce-oreilles.
Oh? Un cumulus!
-GG: "C'est rien ça des cumulus!"
Ah bon...Oh! Un chien.

En regardant plus loin que le bout de son nez, on ne savait plus où le mettre ce pif tant la nature, faune, flore, paysage, météo se sont efforcés de vêtir leurs plus beaux atours pour le plaisir des sens.



Quand le vent se met à jouer avec les nuages, par l'Est, puis l'Ouest, puis des deux côtés à la fois, pour finir en accord et inonder la vallée avec des nuées qui coulent le long du flanc Nord du Mourre Nègre.
Quand le ciel bleu revient, que la châââleur accâââblante t'invite à ôter l'ultime protection anti-coup-de-soleil.
Quand les hirondelles repues bavardent au dessus de votre tête.
Quand l'humidité inspire les grenouilles pour un débat sans fin...

Quand ci et quand ça?! Alors tu accouches Patte?

Et bien quand ceci et cela, on en profite!
Et j'en conclu qu'il faudrait me payer cher et vilain pour que je passe des vacances dans un hôtel 5 étoiles (5 étoiles, pffffff, ridicule!)
Note que Bertje, à un moment donné, aurait peut-être préféré avoir du solide au dessus de sa tête: sa tente à offert ses derniers services, complètement ravagée par le vent.
Tiens, ça me rappelle l'alerte orange, entendue à la radio.
"C'est comme les cumulus, c'est rien!"
Tu parles! J'ai été violemment projeté en arrière et roulé sur plusieurs mètres, emporté par cette alerte orange! (comment ça, j'ai fait semblant?)
En tout cas, orange ou pas, c'en est fini avec la tente à Bertje qui aurait plutôt préféré des cumulus (c'est rien ça)



Citation:
anecdote décoiffante
Malgré l'alerte orange, Gibé était toujours coiffé de son chapeau cowboy.
Mais comment fait-il?
J'ai percé son secret!
Il faut toujours se déplacer dans une direction parallèle au vent.
Face au vent, on prend un air réfléchi ou soucieux, la tête baissée, le menton entre pouce et index, on se creuse la cervelle avec des questions existentielles comme par exemple: "Ma'ame Bout travaille dans des prothèses pour ossuaire. Ne serait-il point possible d'imaginer une monture à partir d'une articulation de fémur en titane?"
Dos au vent, il faut adopter une attitude contraire: l'air poétique ou heureux.
Regarder le ciel, tête bien en arrière, pensées style "Ah, comme Jeff va être heureux cette nuit de pouvoir enfin détailler le Quintette de Stefan grâce à ma collimation!"

Et les déplacement latéraux vous allez me demander?
Oui, comment faire alors?

Très simple: il faut s'assurer que personne ne vous regarde, puis il suffit d'exécuter rapidement une série de sauts en largeur.
J'ai été émerveillé par des piafs que je n'avais encore jamais vu: les guêpiers.
Un papillon, le Flambé, ne manquait aucun rendez-vous journalier au dessus des cerisiers.
Toujours amusant aussi de détailler du "tout petit" avec la loupe 20x bino.
Mais ce qui a le plus titillé ma curiosité scientifique, c'était les croas (c'est comme ça qu'on dit?) des grenouilles.
Par une nuit pas trop tip top, j'ai laissé Octave regarder ses galaxies tout seul pour aller voir ce qui se passe près de la mare.
Pas facile d'y accéder à travers ronces, buissons, lianes, anacondas, tribus de réducteurs de têtes binos (moi? exagérer?) mais bon voilà, j'y suis et ça fait un potin tonitruant.
Pire que dans la classe de cours du soir d'Italiano où, seul bonhomme parmi une vingtaine de jeunes femmes parfumées généreusement mais toutes de marque différente, je rongeais mon stylo-bille en attendant le "Buona sera" libérateur du bellâtre de prof au teint de Capri faisant son entrée dans le local surchauffé.
J'ai essayé de faire taire les grenouilles en disant "Buona sera".
Ça ne marche pas! Ma conclusion: les grenouilles ne comprennent pas l'italien.
Le fait qui m'a le plus étonné; le plus intrigué, c'était que je n'en voyais aucune!
Je restais 5 minutes sans respirer, enfin...calme, puis hop j'allumais ma lampe en plein dans leur face de cigare.
Rien! Rien de rien!!!!
En plus j'avais la nette impression qu'elles se foutaient largement de ma gueule. Peut-être que je n'aurais pas du les saluer d'un buona sera en prononçant le "ooooooooo" la bouche en trou-de-cul de poule?
Dépité je suis remonté rejoindre les choses célestes, les laissant patauger dans leur orgie d'ignorance. Non mais!
Arrivé sur le terrain, Mam'zelle Astro m'a montré un crapaud prêt à sauter sur le primaire de Catluc.
Voici la tronche du Kermit version Elephant Man:



Pour conclure ce chapitre, une bestiole pour Den, prise avec l'APN à travers la loupe10x.



Et pour vous gentes dames, Ma'ame Bout, Brigitte, Isabelle, Fabienne, les Aurélies de Marseille, une pensée:



Merci de votre présence: on n'a pas parlé foot ou bagnoles, parfois "avions" d'accord mais les gamins, c'est des gamins!

Bal(l)ades dans notre Voie lactée

J'ai déjà parlé du Pôle Nord galactique, quelques explications:
En début de soirée printanière, la Voie lactée s'étale sur l'horizon Nord, d'Ouest en Est, invisible sous nos cieux: trop basse et encore effacée par la lumière crépusculaire.
En regardant vers le Sud, à une soixantaine de degrés au dessus de l'horizon, nous tapons droit dans le Pôle Nord galactique. Comme si nous étions dans un rond de fumée, nous regardons au dessus de nous par une fenêtre dépourvue de poussières, un regard qui va bien loin.
Par hasard, un amas de galaxies assez proche (60 millions d'années lumière) se trouve dans cette zone et dont les galaxies les plus massives ou brillantes sont à portée d'un instrument modeste.
On en profite en première partie de nuitée, car le ciel d'été est impatient de se montrer.
Le Lion se couche à l'Ouest en plongeant par 45°, tandis qu'à l'Est, la relève se lève avec le même angle.
Du coup la Voie lactée ne reste pas orientée Est-Ouest mais effectue en 6 heures une rotation de 90°, pour ainsi se trouver orientée du Nord au Sud: le ciel d'été!
En deuxième partie de nuit, la Voie lactée s'est levée, entrainée par une Lyre inspirée.

Parmi les pauses pendant le voyage extragalactique, j'ai parlé de M3.
C'est un amas globulaire et cela me semble une bonne idée d'étape avant de retourner "chez nous"
Les amas globulaires sont situés à la périphérie de la Voie lactée, dans le halo qui l'entoure.
Hormis les galaxies, ce sont donc les objets les plus lointains qu'on peut observer au télescope et certains même à l'oeil nu.
Leur âge laisse pantois: entre 12 et 14 milliards d'années, soit à peu près comme l'univers himself Môssieur!
Seraient-ce les blocs de légo qui restent après la construction d'une galaxie?
Pour moi des réflections pareilles ajoutent un peu de piment à ces assiettes de couscous émouvantes à faible grossissement et souvent magnifiques à grossissement moyen à fort.

D'Ouest vers l'Est, j'ai visité M53, le vilain petit canard des galaxies, M3 près d'Arcturus,
M5 un peu perdu entre la Vierge et Ophiuchus. Ici aussi, Harrington propose un chemin balisé de triangle et losange pour le trouver, décidément, je vous le conseille vivement ce bouquin!
On se régale de quelques doubles au passage puis encore du couscous avec M12, 10 et 14, puis arriver sur M22, en pleine Voie lactée!

Je n'ai évidemment pas oublié le spectaculaire M13 que j'ai montré au couple de pensionnés Hollandais: "amaaaaai! leuk!"

Mais me revoilà chez M22...le Sagittaire, rappel de mes plus belles nuitées l'été dernier.
Rappel nécessaire parce que la mémoire reste une passoire.
Ainsi il y avait confusion entre la lagune et la trifide, la fatigue peut-être?
et aussi l'histoire de l'amas ouvert, "avec une étoile bien brillante en plein dedans"
Tiens? Den l'avais pointé et je viens voir.
Mais je le connais celui-là! Rapide contrôle, oui, c'est bien M11!!!
L'année passée, je n'avais pas "noté" cette étoile de magnitude 8 qui se distingue clairement de ses amies de m9 à m11.
Je n'avais pas emporté mon ancien carnet de notes et ai du attendre mon retour pour vérifier: en effet, captivé par la forme générale de l'amas (j'y vois un coeur brisé) je n'avais pas remarqué cette étoile.
Qui a dit encore qu'une vie entière...?
Alors quand on me dit: "tu vas encore aller regarder tes bêtes étoiles?", je réponds en souriant: "Oui!".

Humidité et humilité, je n'ai pas toujours trouvé ce que je voulais voir, ou alors un mal fou!
La petite toute rouge près de Véga, T Lyrae par exemple.
Je ne sais pas combien de temps j'ai passé à essayer de la revoir: rien de rien, comme les grenouilles!
Dans le 250 de Den, enfin, la voilà, mais la couleur ne sautait pas aux yeux tout de suite.
Il fallait la laisser "venir": blanche au début, une couleur rose apparaît lentement et puis se précise nettement. Selon GG c'est l'humidité qui fait cela.
D'accord, mais en ce qui me concerne, c'est aussi l'humilité d'un manque de précision dans le cheminement: je n'ai pas encore repéré des points repères, ça viendra.
En passant, chapeau à Isabelle et Cédric pour avoir pu (su?) démontrer qu'un Seben Big Boss, ce n'est pas forcément de la daube!
Il était bien collimaté et malgré un chercheur rikiki, Isa m'a sorti sa première dumbbell fissa!
Moi par contre, j'ai passé une heure à chercher sans trouver la nébuleuse NGC 6543 pour lui remettre les bonjours de la part de GG.
Effectivement, quand on cherche un truc qui ne ressemble pas du tout à ce qu'on pense devoir voir, il y a de fortes chances qu'on passe et repasse sans l'apercevoir.
D'où l'importance de "préparer" ces soirées, comme le font ici les "expérimentés":



Mais en scannant des zones, il y a parfois des "découvertes" fortuites.
Ainsi, en recherchant je ne sais plus quelle galaxie, je suis tombé sur quelque chose que je vous présente fièrement: la petite culotte de la Vierge.
Un astérisme évoquant délicatement ce sous-vêtement (il y en a qui y voient carrément un string mais bon)
GG a pris les coordonnées: +7°30' 12H51
Pour les dobsonnistes: à mi chemin entre Vendemiatrix et sa voisine du Sud, Auva, 2 ou 3° vers l'Ouest et vous la décrochez. Vous m'en direz des nouvelles?
Un faible grossissement sera parfait.
(la nature est bien faite tout-de-même, imaginez-vous la petite culotte d'Hercules)

De l'amitié

J'adore rencontrer en live les forumeurs!
Puis il y avait aussi des campeurs non-astro qui ont sympathisé, les poules toujours amusantes, Douglas, Clochette, les perce-oreilles, les hirondelles...
Bref, un joli petit monde tout en harmonie.

Des moments délicieux à table, tant pour les salades et les saucisses que pour les tranches de rigolade, le tout sous un éclairage improvisé:



Citation:
anecdote Marius et Olive
... il y a GG qui imitait Catluc avec un accent bien de chez Marius et Olive: "pt'aing, l'aigle qui attaquait! Un trou comme ça dans la carlingeuheuh j'te jure! Et l'aut' qui fout ses griffes dans le cou. J'ai sorti un petit canif de trrrrrenteuh centimètres et lui ai fait son affaire à ce cong p'taing...
Et Cédric de prendre le relais: "p'taing con, avec l'aile gauche de l'avion arrachée, j'ai du ouvrir le coque pitte et sortir le bras pour équilibrer"
Alors un grand merci à toutes et tous, à Rachel et GG en particulier, puis Bertje me demande de vous offrir ceci:



Pour épiloguer cette histoire, j'espère que WA vivra, encore bien longtemps, j'espère que Dimitri, arrivé en âge de lecture et de maniement d'une équatoriale, se dira: "Mais? Mais j'y étais moi!", et alors, comme son autruchon de papa, s'exclamer: "Ah! Oui! AAAAAH OUAAAAAIS!!!!"

Patte.


05/08/2007
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